Réponse de Janick Moriceau au questionnaire du collectif GASPARE sur l'énergie

16 Mars 2011 , Rédigé par Europe écologie les Verts bigoudens Publié dans #Cantonales 2011

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                                                                                                                             Le 14 mars 2011

Janick Moriceau

candidate Europe Écologie les Verts

canton de Pont l'abbé


                                                                                           Collectif Gaspare

 

 

Objet : réponse au questionnaire

 

 

 

 

Madame, Monsieur,

 

 

Vous trouverez ci joint ma réponse au questionnaire.

 

Elue au conseil régional, j'ai eu l'occasion à plusieurs reprises d'intervenir contre les projets de centrales au gaz en Bretagne. L'expertise de votre collectif, ses actions est dans notre combat commun d'un recours précieux, je vous en remercie.

 

En ce qui me concerne, sur les questions énergétiques, c'est plus particulièrement sur le développement des énergies renouvelables marines que j'ai le plus particulièrement travaillé en tant que vice présidente chargée de la mer de 2004 à 2010.

 

En vous souhaitant, bonne réception, soyez assuré de toute ma considération.

 

 

Janick Moriceau

 

 

 

PS J'ai participé il y a quelques semaines à un débat sur la centrale de Guipavas à Tébéo face à Dominique Ramard, délégué à l'énergie au conseil régional.

 

 

Questionnaire à l’attention des candidat-e-s aux élections cantonales

 

Nom : Moriceau

Prénom : Janick

Canton : pont l'Abbé

Formation politique : Europe Ecologie Les Verts

 

 

1.Pensez-vous que la construction d’une centrale thermique utilisant une source d’énergie de plus en plus chère et que la France importe à 97%, une centrale dont le rendement serait d’environ 50%,est de nature à améliorer l’autonomie énergétique du Finistère et de la Bretagne ?

Non ! Pas plus que le nucléaire ne concourt à l'autonomie énergétique de la France. Il est aberrant d'investir dans de nouveaux outils de production d'électricité utilisant le gaz compte tenu de l'état des réserves mondiales et de la non maitrise des cours, à fortiori avec le rendement aussi médiocre.

 

2.Pensez-vous qu’il est possible de concilier l’obligation légale faite au Conseil général du Finistère(lois du Grenelle de l’environnement) d’adopter d’ici 2012 un Plan climat-énergie qui doit réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre du département et la construction d’une centrale électrique à gaz appelée, pour des raisons de rentabilité financière, à fonctionner au moins 8 mois par an et dont les émissions de CO2 (3 900 tonnes par jour) équivaudraient à celles de 700 000 voitures parcourant 40 km en mode semi-urbain ?

Non ! Le nouvel outil et les contraintes de fonctionnement imposées par son gestionnaire vont générer une consommation accrue. Le problème de fourniture d'électricité en période de pointe quelques heures par an ( problème supposé justifier la création de la centrale) peut être réglé d'autre manière : meilleure maitrise de l'énergie, dispositif d'incitation au changement de mode de chauffage. (voir propositions des élus régionaux Europe Écologie-les Verts et UDB lors du dernier budget mais aussi les dispositions prises à l'Ile de Sein) .

 

3.Que pensez-vous des risques que l’activité de ce type de centrale fait peser sur l’environnement,la santé des populations et l’économie, notamment agricole : prélèvement dans le milieu naturel de 7.000 à 14.000 mètres cubes d’eau par jour et rejet de 2.000 à 4.000 mètres cubes d’eau chaude, pluies acides et nombreux polluants chimiques dans des fumées rejetées à 98°C (chlore, acide sulfurique, oxyde de soufre, oxyde et dioxyde d’azote, particules fines...) ?

De tels risques sont inacceptables et ce, d'autant plus que d'autres solutions existent. Il est aussi inacceptable que des élus défendent le projet sans y faire référence.

 

4.Sachant que la consommation de gaz (dont la moitié serait gaspillée) d’une centrale de 450 MW dépasse celle de l’agglomération rennaise et GRT gaz prévoyant d’ores et déjà des délestages possibles sur le réseau de gaz (4 jours en octobre 2011, 21 jours en 2013, 52 jours en 2015), que pensez-vous des risques d’approvisionnement en gaz que fait peser en France la programmation depuis 2006 d’une trentaine de centrales du type de celle qui est envisagée au pays de Brest (dont 12 déjà autorisées) ?

L'impasse a été clairement exprimée par GRT gaz pour le réseau pour un nombre de centrales inférieur à celui aujourd'hui envisagé. Croire que le nouvel outil permettra de garantir une fourniture d'électricité en période de pointe est un leurre. Malgré des investissements lourds sur le réseau Montoir-Guipavas, le dispositif ne peut répondre à la gestion de la demande « en pointe ». Au delà de la question de la capacité du réseau se pose la question des sources d'approvisionnement de la France et de sa dépendance vis à vis de l'Algérie et de la Russie.

 

5.Sachant que le chauffage électrique (plus de 30% du parc de logements en France mais seulement 5% en Allemagne) est la cause majeure des pointes de consommation électrique en période de grand froid, êtes-vous favorable à l’idée d’un plan départemental d’interdiction du chauffage électrique dans les nouvelles constructions et de remplacement du chauffage électrique dans les bâtiments existants par des modes de chauffage moins coûteux en fonctionnement ?

L'utilisation de l'électricité pour le chauffage est une aberration. Le faible investissement, la politique d'incitation d'EDF a fait de notre pays, mais plus encore de notre région, une exception en Europe. Il est évident que le bilan thermique d'un chauffage qui fonctionnera avec l'électricité fournie par une centrale au gaz comme celle qui est prévue, est bien moindre que celle d'un chauffage au gaz individuel.

Des landers allemands ont interdit l'usage des chauffages électriques dans les nouvelles habitations. La région Bretagne pas plus que le conseil général n'a ce pouvoir réglementaire. Cette décision relève de l'échelon national. Par contre, le conseil général peut dans son parc immobilier ( collèges en particulier) ne plus recourir au chauffage électrique . Il peut encourager le développement de la filière bois-énergie et introduire dans ses aides une éco-conditionnalité qui au delà du BBC exclue le recours à l'électricité comme mode de chauffage.

 

6.Trouvez-vous normal que la production d’électricité à partir de la combustion du gaz naturel soit confiée à des intérêts privés, donc à des actionnaires, alors que le coût des infrastructures de raccordement au réseau de distribution gaz sera à la charge du consommateur-usager ? Pensez-vous que cette situation soit de nature à permettre une maîtrise du coût de l’électricité pour le consommateur ?

Il est évident que les objectifs de réduction des GES, de maitrise des coûts et des consommations sont bien peu compatibles avec des intérêts privés dont l'objectif est l'accroissement des profits. Le rôle stratégique de l'énergie, les questions sociales posées par son renchérissement, notre dépendance vis à vis des ressources non renouvelables importées nécessitent plus que jamais un débat national . Les écologistes le réclame depuis ...qu'ils existent !

 

7.Pensez-vous qu’il est acceptable d’entendre nombre d’élus locaux directement concernés nous répéter : « Nous n’avons pas d’information sur ce projet ! » ? Seriez-vous favorable à une conférence contradictoire autour de ce projet, à un débat démocratique sur l’avenir énergétique de notre territoire ?

L’absence de démocratie dans les choix énergétiques de la France, notamment le nucléaire, est inacceptable. Contrairement à ce qui est souvent dit les choix ne sont pas techniques mais politiques. Le débat sur les questions énergétiques est indispensable à tous les échelons: européen, national, régional, départemental, au sein des pays, des communautés de communes et des municipalités.

En Bretagne, la conférence régionale de l'énergie n'est pas un vrai lieu de débat permettant notamment une expression contradictoire. Ce lieu, nécessaire à un bon fonctionnement démocratique est à créer, le rôle des associations dans le débat est à renforcer.

Les militants, les élus Europe Écologie les Verts sont, partout où cela est possible, partie prenante autour des questions énergétiques. Dans notre programme, dans nos profession de foi, dans les débats que nous avons initiés, l'énergie, sa maitrise, la sortie du nucléaire, le développement des énergies renouvelables et l'aberration des projets de centrale au gaz sont présents. Cette campagne cantonale n'y a pas dérogé.

 

 

 

Janick Moriceau - candidate Europe Écologie les Verts – canton de pont l'abbé

janick.moriceau@gmail.com tel 06 07 69 54 28 begin_of_the_skype_highlighting            06 07 69 54 28      end_of_the_skype_highlighting

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